Vacances et animaux ?

Les vacances approchent, les départs se préparent, comment aider nos compagnons à gérer au mieux ces nouvelles situations ?

Comment faire pour que le transport se passe bien ?
D’habitude c’est très stressant pour mon chien…

Les départs en vacances sont faciles pour les chiens habitués à voyager toute l’année ou capables de s’adapter très vite à de nouveaux milieux. Lors de voyages en train ou en car, un chien qui ne voyage pas en sac (poids du chien supérieur à 6 kg) doit être capable de supporter le port d’une muselière si un autre voyageur le demande. Une habituation à la muselière peut être réalisée dans les semaines qui précèdent le voyage. La muselière est alors mise en place d’abord quelques secondes puis sur des durées de plus en plus importantes.

Des activités agréables (caresses, promenades…) peuvent être associées au port de la muselière afin de la rendre moins négative.

Chien portant une muselière
Pour d’autres très anxieux, cela est plus difficile : n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire, il existe des anxiolytiques doux facilitant l’habituation !

Lors de transport en voiture, il existe également des dispositifs permettant de sécuriser le transport : harnais se fixant sur les ceintures de sécurité ou boîte de transport adaptée au poids du chien et compatible avec la taille du véhicule. En plus d’augmenter la sécurité de l’animal, ces dispositifs permettent de lui attribuer un espace dédié qui facilite l’obtention d’un état de calme. Sur un espace réduit la plupart des chiens finissent par se coucher et se taire.

Si une personne à laquelle le chien est attaché peut voyager avec lui à l’arrière, les caresses et la présence à ses côtés de lui permettront d’atteindre plus vite un état apaisé. Comme pour la muselière, l’anticipation du voyage peut permettre d’habituer progressivement le chien à la voiture. Le principe consiste à systématiquement associer la mise dans la voiture à une action favorable pour le chien : promenade, caresses, jeux, récompense alimentaire à l’arrivée du transport, même de quelques minutes. Et rompre ainsi l’association la plus courante pour les chiens sortant peu de chez eux : voiture = vétérinaire ou toiletteur.

Chien dans le coffre d'une voiture

Lors de transports très longs (supérieurs à 8 heures) si l’animal ne doit pas marcher à l’arrivée et si son état de santé et son âge le permettent, des traitements sédatifs peuvent être proposés. Ils sont lourds et contraignants et doivent être réservés à des cas particuliers. Consultez alors votre vétérinaire !! Il est souvent préférable de faire voyager les chiens à jeun, certains souffrent de mal des transports tels que nous le connaissons pour les humains.

Je laisse mon chien au chenil, comment faire pour que tout se passe au mieux ?

Le chien est un animal social, attaché aux membres de la famille avec laquelle il vit. Vous allez donc lui manquer. Il est possible de trouver des solutions pour rendre ce séjour le plus confortable possible pour votre chien et diminuer ainsi les effets négatifs liés à la séparation.

S’il s’agit d’un chien capable de bien communiquer avec ses congénères, un grand box individuel n’est pas forcément à privilégier. Un environnement, qui peut paraître plus rustique, moins aménagé, sous forme de parc avec des abris où les chiens sont placés à plusieurs, lui conviendra peut-être mieux. La présence d’autres chiens peut lui fournir une occupation le distrayant malgré l’absence de sa famille.

Deux chiens s'amusant avec des jouets
Ses habitudes doivent être décrites et laissées par écrit aux gardiens, ces derniers sauront ainsi s’il s’agit d’un chien habitué strictement à des promenades en laisse, ou au contraire promené librement au moins une heure chaque jour.

La première fois, si le chien est mis en pension pour une longue période, il est utile de faire au préalable un essai de quelques jours. Cet essai permet de vérifier le comportement du chien avec ses congénères et la façon dont il supporte la séparation. Il pourra se familiariser avec ce nouveau lieu et, si l’essai est probant, être plus vite à l’aise lors d’un séjour ultérieur. Vous serez alors aussi rassuré sur la capacité de votre chien à s’adapter à la pension et donc moins inquiet lors de votre départ prolongé.  Le fait d’être capable de rester seul chez vous n’est pas forcément une garantie que le chien sera capable de rester sans vous dans un milieu inconnu.Si votre compagnon a des difficultés d’adaptation : consultez votre vétérinaire, des aides existent !

Qu’en est-il des chats ?

Il est toujours difficile de proposer une vérité ou un conseil qui convienne à tous les chats. La plupart du temps, le transport d’un chat se déroule mieux si ce dernier est mis dans une boîte ou un sac destiné à cet usage. Il ne verra pas le paysage défiler, ne sera pas effrayé par les camions ou voitures qui doublent et il lui sera plus facile de s’approprier et de rendre apaisant un espace réduit plutôt que l’ensemble du véhicule. Certaines boîtes de transport disposent d’encoches permettant de passer les ceintures de sécurité et ainsi de stabiliser la boîte et de protéger le chat en cas d’accident de la circulation. Il ne s’agit pas d’un univers carcéral mais bien d’un lieu réconfortant.

Chaton couché dans sa cage de transport

La pulvérisation de Feliway® à mi-hauteur dans les quatre coins de la boîte, ainsi qu’au centre, permet de rendre plus rapidement ce lieu apaisant. Il est aussi utile de disposer, plusieurs jours avant le voyage, la boîte dans une des pièces de la maison afin que le chat puisse l’explorer, la visiter, voire s’installer à l’intérieur. Si la boîte a été utilisée dans le passé par un autre animal ou par ce même chat mais que le transport s’est mal passé ou faisait suite à une action désagréable (visite chez le vétérinaire par exemple), il faut réaliser un nettoyage soigneux du support avant d’appliquer le Feliway®. Les pulvérisations seront effectuées plusieurs jours avant le transport et, le jour du transport, une demi-heure avant d’installer le chat à l’intérieur.

Pendant le voyage, il est, la plupart du temps, inutile voire dangereux de sortir le chat de sa boîte de transport lors des arrêts. La promenade en laisse à l’extérieur pour lui permettre d’uriner est vaine, il ne sera pas capable d’éliminer dans un endroit inconnu, bruyant, rempli d’odeurs d’autres animaux. La remise dans la boîte risque d’être compliquée avec un chat qui aura été paniqué par sa sortie en laisse.

Mieux vaut donc le laisser dans sa boîte dans une voiture garée à l’ombre, ou le transporter dans sa boîte sans le sortir si le stationnement à l’ombre n’est pas possible afin d’éviter un coup de chaleur. Le chat est un animal adapté à la vie désertique et capable de concentrer ses urines plus que d’autres espèces. Il peut ainsi rester plusieurs heures sans uriner.

Chat se tenant à côté de sa boîte de transport

Afin de prévenir d’éventuels accidents de malpropreté, et d’éviter au chat de voyager en baignant dans son urine, une serviette éponge ou une alèse jetable peuvent être disposées sur le sol de la boîte, il sera facile de les retirer, sans avoir à sortir le chat si des souillures apparaissent au cours du voyage. Mettre de la litière sur le sol de la boîte de transport ne représente pas un élément de confort pour le chat qui ne comprend pas pourquoi il est contraint de rester sur son champ d’élimination.

Lors de transport en avion, en train ou en car le placement du chat dans un dispositif de transport est obligatoire. Il n’est pas utile de le choisir immense. En train et en car, il n’existe pas de lieu dédié et la boîte de transport est le plus souvent installée à vos pieds ou sur vos genoux. De plus une boîte d’une taille réduite est plus vite rassurante pour le chat. La taille doit être choisie de façon à ce que le chat puisse se retourner sur lui-même. Un volume supérieur n’est pas un gain de confort.

Mon chat m’accompagne en vacances, dois-je le laisser aller dehors ou le laisser enfermé pour ne pas qu’il se perde ?

La réponse à cette question est différente selon les habitudes de vie du chat. S’il s’agit d’un animal, qui, le reste de l’année, n’a pas accès à l’extérieur, mieux vaut ne pas le laisser sortir. En effet au retour, il risquerait de ne plus supporter de se retrouver sans accès à l’extérieur.

S’il s’agit d’un chat qui a déjà un accès à l’extérieur toute l’année, il doit explorer son nouveau lieu de vie progressivement afin de pouvoir retrouver son chemin lors des sorties. Il est alors conseillé de le laisser à l’intérieur de l’habitation quelques heures puis de le laisser explorer l’extérieur à son rythme.

Chat marchant dans un jardin

La familiarisation de ce nouveau lieu de vie peut être accélérée par le branchement d’un diffuseur Feliway® dès l’arrivée dans le lieu de vacances ou encore mieux quand cela est possible quelques jours avant l’arrivée du chat. Certains ne voudront peut-être pas sortir, il ne faut pas les forcer. S’il s’agit d’un chat peu adaptable, connu pour avoir du mal à modifier ses habitudes, un traitement peut être mis en place de façon préventive. N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire !
Plus les conditions de vie seront proches de ses habitudes, plus l’adaptation sera facilitée (rythme des journées, personnes présentes, petit mobilier, griffoir, coussin, caisse, gamelles…).

(Article rédigé d’après la Dre Vétérinaire Muriel Marion, spécialisée en comportement, titulaire du DIE de comportement des écoles vétérinaires)

Partager ce conseil à mes proches