La castration du chien

La castration ou stérilisation du chien mâle est le procédé qui consiste à supprimer la capacité de reproduction du chien. On supprime la production des hormones sexuelles (et en particulier la testostérone) ou l’émission de spermatozoïdes l’empêchant de se reproduire.

Gros plan sur la tête d'un chien de face

Cette castration peut être chirurgicale, par ablation des testicules, ce qui entraîne un chamboulement important au niveau de l’individu. Elle peut être chimique, avec les mêmes effets, mais réversibles, avec pose d’un implant fonctionnant 6-12 mois en fonction des présentations. La vasectomie va stériliser le chien, mais sans autre impact sur le comportement ou le développement physique de l’individu.

Cependant, cette castration est largement utilisée pour d’autres effets attendus. Nous nous contenterons donc ici de parler de la castration complète, la vasectomie n’ayant d’autre incidence qu’empêcher la reproduction.

Intérêts de la castration

  • Hypersexualité et satyriasis
    Que ce soit un chiot ou un adulte, obnubilé par les chevauchements, harceleur, c’est une bonne indication. Et que ce comportement soit avec des humains, des congénères, voire des peluches…
  • Fugues et bagarres entre mâles lors de chaleurs de chiennes
    Bien sûr, c’est là une indication appropriée !!
  • Prostatites et autres tumeurs testiculaires
    Ces pathologies sont sous dépendance hormonale, la castration chirurgicale est recommandée.
  • Fistules anales et tumeurs anales
    Fréquentes chez les Bergers allemands notamment, ce sont des pathologies partiellement en lien avec les hormones, la castration fait donc partie du traitement, même s’il y a des causes associées.
Deux chiens adultes se battants

Effets secondaires de la castration

  • Changement de morphologie, notamment si castration jeune
  • Prédisposition de prise de poids suite à la diminution des besoins énergétiques (-20%) induits par la castration, qu’elle soit chirurgicale ou par implant. Il faut adapter la ration avant même de pratiquer l’intervention
  • Risque esthétique
    o Puppy coat syndrom : des poils laineux (de type poil de chiot), plus longs que le poil initial, peuvent apparaitre sur tout le corps après la stérilisation chez les races à poil long et soyeux, telles que le Cocker, le Lévrier afghan, le Golden Retriever, le Setter irlandais
    o Alopécie (peau glabre)

Risques augmentés par la castration

Ces risques sont d’autant plus importants que la castration est pratiquée de bonne heure.

  • Le risque tumoral augmente après stérilisation, de façon variable selon la race. Les types tumoraux dont l’incidence est connue pour être augmentée sont le carcinome vésical à cellules transitionnelles, l’ostéosarcome, le lymphosarcome, le mastocytome et l’hémangiosarcome. La stérilisation ne protège pas du carcinome prostatique.
  • L’impact de la stérilisation a été évalué principalement sur quatre maladies ostéoarticulaires : la rupture du ligament croisé antérieur, la dysplasie de la hanche, la dysplasie du coude et les hernies discales. La stérilisation représente un facteur de risque de développement ou d’aggravation de ces pathologies chez les races qui sont à risque pour ces pathologies.


Une fois tout cela établi, quel bénéfice en ce qui concerne le comportement ? Car c’est un des motifs les plus mis en avant pour décider de la castration des chiens mâles.

Un homme faisant un câlin à un chien

« La stérilisation, c’est pas automatique »

Une consultation pré-stérilisation est nécessaire, voire indispensable, avant l’intervention afin de clarifier le motif de la stérilisation. La stérilisation n’est pas un acte automatique, à réaliser chez tous les animaux dont le potentiel génétique n’est pas intéressant pour la race. Elle peut ne pas être la solution à la demande exprimée par le propriétaire. Notamment lorsque la demande est la réduction de comportements indésirables (comportement sexuel indésirable/agressivité/animal peureux…). Dans ces cas, les résultats obtenus après stérilisation peuvent être décevants, voire négatifs ; sont alors plutôt indiquées une consultation chez un comportementaliste (pour corriger les troubles du comportement et/ou juger de l’intérêt/pertinence de la stérilisation dans la gestion de ces troubles) et/ou la pose d’un implant (dont les effets sont assez prédictifs des effets de la stérilisation).
Éviter la cohabitation d’animaux stérilisés et non stérilisés permet également de limiter les situations inductrices d’agressivité.

Conclusion

La castration doit être réfléchie, il faut peser le pour et le contre, et vérifier où est l’intérêt de votre compagnon.
Mesurer les risques, les impacts sur la qualité de vie. Et, en tout état de cause, ne pas intervenir précocement, mais attendre la fin de la croissance au minimum.

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