La socialisation est la dernière période du développement mental du chaton. Il s’agit d’une période essentielle.
Les acquis conditionnent la capacité future à interagir avec l’homme et les congénères. La période de socialisation débute avec l’attachement à la mère et l’apprentissage des aptitudes à explorer le monde.
Elle s’achève avec le détachement.
La période sensible pour la socialisation débute vers 15 jours et se termine à l’âge de 7-9 semaines. Elle est donc plus précoce et plus courte chez le chat que chez le chien.
On retrouve comme chez le chien trois éléments fondamentaux :
- La socialisation primaire
- L’acquisition des autocontrôles
- L’adaptation au monde extérieur
La socialisation primaire
On entend par socialisation primaire la capacité à interagir avec d’autres vivants, congénères de la même espèce, ou individus d’espèces différentes (chiens, humains, tortues, lapins…). Cette adaptation apparaît de façon facilitée pendant la période de socialisation.
Elle comprend deux aspects : la socialisation intra-spécifique (chat et chats), et la socialisation interspécifique (entre le chat et une espèce autre) .
Chez les chats aussi, des activités en commun témoignent de l’existence de relations sociales dans les regroupements de chats. Cette organisation n’a pas la structure hiérarchique bien connue chez le chien et dans de nombreuses sociétés animales. Le chat est un animal territorial avant tout.
Socialisation intra-spécifique
Pour qu’un chat soit socialisé aux représentants de son espèce, il doit vivre avec des chats jusqu’à au moins 5 semaines voire 7 semaines. Un chaton séparé très tôt de sa mère s’identifiera à l’espèce au contact de laquelle il aura été élevé (espèce humaine généralement).
Socialisation interspécifique
La socialisation à l’humain est fondamentale puisqu’elle garantit la qualité des interactions avec l’espèce humaine. La socialisation vis-à-vis des autres animaux que le chat va être conduit à côtoyer (chien) est également importante. La socialisation interspécifique est réversible, alors que la socialisation intra-spécifique est indélébile. Il est donc nécessaire d’entretenir la socialisation interspécifique tout au long de la vie du chat. Cela nécessite des manipulations dans un contexte positif.
Le fait de nourrir les chats ne suffit pas… Si la chatte n’est pas socialisée à l’homme, ses réactions de peur vont empêcher les chatons d’interagir avec humains, chiens, etc… Les chatons vont associer alors les réactions négatives de leur mère à la présence humaine, et développer les mêmes peurs ou méfiance. Les chats correctement manipulés jusqu’à l’âge de 7 semaines sont plus amicaux avec l’homme et moins peureux. La socialisation est meilleure si le nombre de personnes augmente (contacts positifs bien sûr). La peur de l’inconnu, et la peur de l’humain en particulier, débute aux alentours de la 6e semaine.
Acquisition des autocontrôles
On appelle autocontrôle la faculté, entre autres, de maîtriser ses morsures et griffades, ainsi que la gestion de nombreuses émotions. Chez le chat, les autocontrôles s’acquièrent aux alentours de la 5e semaine. Comme chez le chien, le rôle de la mère est fondamental. La mère intervient à deux titres. Elle stoppe les comportements débordants, et fournit un modèle que le chaton va imiter.
Cet apprentissage par imitation fait que les habitudes maternelles (préférences alimentaires par exemple) se transmettent aisément à la portée. Un des exemples d’imitation est celui de l’enfouissement des excréments.
Le jeu est un élément essentiel dans l’acquisition de comportements utiles à la vie adulte (contrôle de la rétraction des griffes, de l’intensité de la morsure).
L’adaptation au monde extérieur
Cette adaptation établit le seuil de tolérance aux informations extérieures. Un milieu suffisamment stimulant permet au chat d’incorporer un maximum de stimulations dans sa banque de données interne.
Chez le chat, il est important que le milieu de vie ultérieur soit proche du milieu de développement. Les chatons élevés dans un milieu trop calme montreront des réactions de peur face à différents stimuli de leur environnement. Le passage d’un milieu très riche à un milieu très calme, est un risque également, comme par exemple une agressivité de chasse sur les humains.
Vient ensuite le détachement, qui ponctue comme chez le chien le développement comportemental. Il débute au sevrage alimentaire, à la fin de la 4e semaine. La mère devient progressivement moins tolérante envers ses chatons. Le détachement devient effectif à une date variable selon les conditions du milieu. En moyenne il survient vers les 8-9 me semaines.
L’organisation territoriale constitue chez le chat la source de l’apaisement après le détachement.
Merci à Joëlle Hofmans d’avoir autorisé la diffusion des vidéos de ses animaux !